L’affaire Ilan Halimi, c’est la rencontre explosive de quatre cavaliers de l’Apocalypse : Misère matérielle (pas d’argent), Misère morale (pas de valeurs), Misère intellectuelle (pas de qualification), et Misère affective (pas d’amour). À la lecture du livre de Morgan Sportès Tout, tout de suite, remarquablement informé, s’évapore la théorie du meurtre antisémite prémédité, c’est-à-dire l’assassinat nazi, quasiment le crime contre l’humanité. Après décantation du temps (2006-2014), une étonnante manipulation prend forme. Rassurez-vous, ce n’est pas du révisionnisme, juste un peu de hauteur, que l’émotion de l’instant a interdite, pour le plus grand profit des exploiteurs de la souffrance. Un air de déjà-vu…
Morgan Sportès, c’est l’écrivain juif pied-noir qui ne fait rien comme les autres. En mai 68, pour emmerder les maos, il s’habille en dandy, pire, il écrit dans Détective, le creuset du populisme français qui se vautre dans le fait divers. En 2011, après un paquet de livres tirés de ses voyages et expériences, il sort Tout, tout de suite, LE livre sur le gang des barbares, prix Interallié. Rappel des faits.
En 2006, une bande de galériens enlève au moyen d’un appât féminin un employé de boutique de téléphonie qui a le malheur d’être juif, et pauvre. L’objectif est de soutirer 450 000 euros aux parents ou à sa communauté, les juifs étant censés être riches, ou solidaires. Las, les amateurs obnubilés par le fric (qui n’arrivera jamais) transforment le rapt en boucherie, et font les gros titres, quand on découvre Ilan Halimi le long d’une voie de RER, littéralement mourant. L’émotion est, selon les médias, « énorme ». L’enquête ne l’est pas moins, sous la pression des politiques, eux-mêmes aiguillonnés par les associations. Toute la classe politique fait front commun pour condamner la barbarie, la lâcheté, la bêtise, tout quoi. Ce qui ne mange pas de pain.
- Unique photo de Benoît Savéan,
l’oublié des médias
Le 13 février 2006 à 8h30 du matin, Ilan Halimi est retrouvé mourant à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Le 27 février 2006, à 20h15, une dépêche de l’AFP évoque « un homme séquestré et battu pour de l’argent, retrouvé mort dans le Haut-Rhin ». La mort remonterait au petit matin du lundi 20 février.
Voici ce que dit la suite :
« Le corps d’un salarié de PSA Peugeot Citroën, enlevé il y a plus d’une semaine à Audincourt (Doubs), séquestré et battu par des ravisseurs qui voulaient lui extorquer de l’argent, a été retrouvé samedi soir dans le Haut-Rhin, a-t-on appris de sources judiciaire et policière. Selon l’autopsie pratiquée lundi, la victime, âgée de 54 ans, est décédée de strangulation, de traumatismes au crâne, d’enfoncements de la tempe et du thorax, a-t-on appris de source judiciaire. Son visage était méconnaissable, ses oreilles arrachées. Huit personnes, âgées de 26 à 50 ans, ont été interpellées vendredi et samedi, et placées en garde à vue. L’une d’entre elles a mené les enquêteurs au corps de Benoît Savéan, dans la forêt de Mortzwiller (Haut-Rhin), a-t-on précisé de mêmes sources, confirmant une information des quotidiens les Dernières Nouvelles d’Alsace et l’Est Républicain. “Il ne s’agit pas d’un gang, même si les personnes soupçonnées d’être les auteurs principaux, âgés d’une quarantaine d’années, sont connues des services de police”, a précisé François Pucheus, procureur de la République de Montbéliard, rejetant une possible analogie avec le gang qui a enlevé Ilan Halimi. “La préméditation n’est cependant pas à exclure”, a-t-il précisé, ajoutant : “La violence dépasse ce que l’on peut imaginer.” »
Les responsables, non taxés de racistes anti-Blancs ou anti-Français, écoperont de 12 à 27 ans de prison en 2009. Le procès de ce gang de barbares n’aura pas déchaîné les médias, c’est le moins qu’on puisse dire : 216 articles sur Le Monde pour « Ilan Halimi », zéro pour « Benoît Savéan ». No comment, sinon que les médias ne semblent pas particulièrement savéanistes. Il ne s’agit pas de comptabilité morbide, ni de compétition victimaire, malgré les propos de la chroniqueuse sioniste du Monde Caroline Fourest, le 28 mai 2010 :
« Très pratiqué sur Internet, ce sport victimaire a ses professionnels, comme Dieudonné, et ses amateurs en chambre. Sa technique est rudimentaire. Il suffit de compter le nombre de minutes ou de lignes consacrées au moindre fait divers impliquant un juif ou un Arabe. Facile et divertissant. Mais l’inverse du journalisme, qui hiérarchise en fonction du contexte. D’où l’incompréhension entre ces deux univers. »
Justement, là, le contexte est en tous points identique. CQFD.
La question que l’on se pose, huit ans après les faits, est celle de la proportionnalité non pas de la peine (les bras cassés du 9-2 et du 9-3 ont pris un cumul de 178 années de prison ferme), mais de la réaction médiatique. Dans le même registre, le sketch de Dieudonné joué en direct chez Fogiel en décembre 2003 déclenchera une réaction en chaîne atomique. Comme si une charge avait été ajoutée derrière le sketch, pas vraiment explosif en soi. A l’opposé, le double meurtre crapuleux commis en 1984 par Valérie Subra et ses deux complices, le fils à papa Hattab du Sentier et le crétin Sarraud, fera trois vaguelettes : à peine 10 articles dans Le Monde… et encore, en majorité pour le film de Tavernier, L’Appât. Et pas de qualification de « barbare » pour le couple Subra/Hattab, deux êtres moralement pourris, et libres depuis 10 ans.
- Des enquêtes massacrées, comme ces filles
Non pas qu’il faille banaliser un meurtre, surtout s’il est barbare, mais un meurtre, en république, est le meurtre d’un Français, et non d’un juif ou d’un Blanc, d’un rebeu ou d’un black, comme disent les journalistes de gauche. Pourquoi la judaïté d’Ilan Halimi est-elle devenue juridiquement une circonstance aggravante, terriblement aggravante au regard des peines infligées, puisqu’elles ont été confirmées ou augmentées en appel ? La ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, relayant la demande des « organisations juives », qui considéraient les peines prononcées trop clémentes.
Quelle singularité autorise des citoyens français, même une famille de victime – dont on comprend la douleur – à obtenir un tel alourdissement pénal, alors que les journaux regorgent de peines ridicules pour les violeurs et autres tueurs ? Alors que les familles des victimes d’Émile Louis ont attendu 20 ans pour obtenir un pitoyable semblant de justice ?
Parce que Auschwitz ? Parce que « la hausse des agressions antisémites », ou tout simplement parce que « la pression des associations communautaires » ?
Daniel Schneidermann des associations juives dans l’affaire Ilan Halimi : « Y a quand même une pression importante ! »
Juin 2007 : le contrat de l’émission de décryptage télévisuel de France 5, Arrêt sur images, n’est pas renouvelé. En septembre 2006, déjà, la chaîne publique décide de supprimer la diffusion de la version intégrale de ASI sur son site. L’émission est pourtant un des piliers de la télé, puisqu’elle fête ses 11 ans.
Le 5 mars 2006, Daniel Schneidermann dénonce la pression des associations sans contester au crime sa motivation antisémite, à l’inverse des enquêteurs. Dont l’avis sera emporté par le tsunami : télés, radios et journaux reprennent en chœur et sans la nuancer la théorie 100 % antisémite du CRIF. Impossible de freiner la machine, qui s’emballe. Le Cauchemar médiatique, titre d’un ouvrage du même Schneidermann, paru en 2003, qui analysait justement ces emballements.
Faut-il voir dans cette prise de position pas très communautaire une des raisons de l’arrêt d’Arrêt sur images ? L’émission étant effectivement chaque année sur la sellette, car elle dérangeait le petit monde tranquille de la télé, pas habitué à ce qu’on vienne lui chercher des poux dans la tête. Pour les sceptiques, voici l’essentiel du verbatim de cette émission très spéciale. C’est un peu long, mais Caroline Fourest ne pourra pas nous accuser d’avoir escamoté le contexte. Sont présents Michel Zerbib, directeur de la rédaction de Radio J, Piotr Smolar, journaliste au Monde, Esther Benbassa, historienne du judaïsme moderne, et bien sûr l’animateur Daniel Schneidermann, flanqué d’une chroniqueuse.
- Michel Zerbib (à droite) avec des amis
Zerbib : « On ne peut pas cacher au moins une des dimensions de cette affaire qui est une dimension antijuive… On a parlé notamment de versets du Coran qui sont récités pendant les négociations. » […]
Smolar : « À aucun moment au cours des conversations téléphoniques ou au cours des mails échangés il n’y a eu de propos antisémites… C’est le procureur de la république Jean-Claude Marin qui l’a dit lui-même à l’occasion d’une conférence de presse… Pour l’heure, cette circonstance aggravante n’a pas été étayée par l’instruction… Je pense que Dominique de Villepin et Pascal Clément portent aussi une importante responsabilité… Par leurs propos publics, ils entraînent une confusion sur plusieurs registres. »
Schneidermann : « Le secret de l’instruction est violé par la déclaration de Pascal Clément à la table du CRIF. »
Smolar : « Nous sommes en présence d’un stéréotype moyenâgeux… Ce stéréotype ne fait pas figure de mobile dans l’affaire. »
Benbassa : « C’est pas pour ce stéréotype qu’on a tué ce bonhomme… Il a été tué comme tant d’autres sont tués. »
Zerbib : « Tant d’autres ? Lesquels ? Soyez précise. »
Benbassa rappelle alors le meurtre d’un cadre de Peugeot : « À Montbéliard il y a eu, il y a quelques jours, un crime qui ressemble beaucoup à celui-là. »
Zerbib : « Il y a d’autres crimes en France, c’est vrai. »
Benbassa : « C’est un stéréotype au départ antisémite, c’est vrai. »
Schneidermann : « Au départ et à l’arrivée. »
Benbassa : « On voit des gens de très bonne famille, des bons Français dire comme ça en passant “oui vous savez les juifs ont de l’argent”… Ah oui donc un bon Français ne peut pas être antisémite. C’est seulement quand on est arabe, musulman, ou qu’on vient d’une cité ? »
Zerbib : « Oui mais ils ne tuent pas tous un jeune homme. […] Vous imaginez bien qu’à Radio J, la radio juive en France n’a pas nécessairement intérêt à mettre le feu aux poudres, à dire qu’il y a de l’antisémitisme là où il n’y en a pas… L’affaire fameuse du RER D… Jamais Radio J n’est tombée dans cette affaire. » […]
Smolar : « Qu’est-ce qui constitue le mobile antisémite dans cette affaire ? »
Zerbib : « Ce jeune homme, très vraisemblablement, aujourd’hui on le sait, n’aurait pas été tué et de cette manière si il n’avait pas été juif. »
Smolar : « Est-ce qu’on tue Halimi parce qu’il est juif ? »
Zerbib : « Alors pourquoi les négociations n’ont jamais abouti ? »
Smolar : « Vous ne répondez pas à ma question. »
Zerbib : « Moi, je n’ai pas envie d’être un idéologue, un parti politique. »
- Sarkozy à l’assemblée… du CRIF
Les propos de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée ne sont pas repris en entier dans les journaux, qui s’arrêtent à « ergoter davantage » :
« Cela s’appelle de l’antisémitisme par amalgame et il n’est pas besoin d’ergoter davantage. La vérité, c’est que lors des perquisitions ont été découverts des documents de soutien au comité de bienveillance et de secours aux Palestiniens, ainsi que des prescriptions de caractère salafiste. Je le dis pour que chacun en soit informé et on ne peut pas d’un côté avoir l’exigence de la vérité et de l’autre ne pas donner les informations quels que soient par ailleurs la procédure, le juge et l’instruction. »
Schneidermann : « Il est à peu près unique de voir que les journaux télévisés ne reprennent pas cette partie de la déclaration de Sarkozy. »
La chroniqueuse de l’émission cite Le Parisien : « On apprend que ces documents, donc salafistes selon monsieur Sarkozy, n’étaient en fait qu’un “bon de souscription pour le peuple palestinien, distribué dans la rue, qui n’a pas été rempli”. […] On apprend que l’autre document, c’est une page imprimée “d’un site Internet rappelant les principes du Coran” et dans Libération on apprend qu’en plus ces fameux documents n’ont pas été retrouvés chez un suspect mais chez les parents d’un suspect. »
Esther Benbassa : Ils ne connaissaient même pas des versets du Coran. Il fallait savoir lire l’arabe. »
La théorie antisémite ne tient pas, même si Fofana n’a pas amélioré son cas par la suite, en jouant au djihadiste avec ses déclarations antisémites ou antisionistes, on laissera les spécialistes trancher. Il semble bien que l’appareil communautaire sioniste a utilisé ce crime de sang, comme il en existe hélas entre deux et trois par jour (980 en 2006), pour raffermir son emprise sur les médias, sommés de prendre parti, soit pour les sanglantes racailles musulmanes antisémites, soit pour les victimes juives innocentes. Un choix binaire complètement délirant, ultra communautarisé, antirépublicain, et évidemment piégé. L’appareil médiatique, à l’instar de l’appareil politique, condamnera le meurtre, comme si on avait le choix entre condamner ou applaudir. Ainsi, le lobby sioniste peut-il vérifier que les courroies de transmission de ses directives et le système de reprise/contagion par mimétisme ou crainte, fonctionnent et ce, sans aucune nuance ni recul.
« Je ne comprends pas pourquoi l’affaire Halimi a fait autant de bruit. Il y a d’autres affaires. Je ne dis pas ça pour minimiser. Je dis ça parce que je suis étonné. » (Youssouf Fofana à la juge lors d’un interrogatoire, propos rapportés par Le Monde du 3 mars 2007)
C’est l’absence de nuance qui doit nous interpeller. Pas de place pour le doute, la question, l’intelligence. Il faut frapper fort, que l’émotion anéantisse l’esprit critique, et marquer des points dans l’établissement d’un régime de terreur médiatico-politique. En 10 ans, trois évènements illustreront la progression et la réussite de cette prise de pouvoir médiatique : le sketch de Dieudonné en 2003, l’affaire Halimi en 2006, et l’interdiction du spectacle de Dieudonné en janvier 2014, avec implication personnelle du futur Premier ministre et du Président de la république, excusez du peu. La fin de l’impartialité et de la hauteur de la fonction. Le « Président de tous les Français » est mort ce jour-là, le pistolet du lobby sur la tempe.
C’est à cette occasion que Manuel Valls, véritable larbin du lobby, monte en grade et prend la place de François Hollande, pourtant élu par une majorité de Français 20 mois auparavant. Un Valls qui ne représente aux primaires du Parti socialiste en 2011 que 5,63 % des voix des militants. Un courant ultraminoritaire d’un parti qui est aujourd’hui minoritaire en France, mais qui rassemble en 2012 – soyons justes – 28,63 % des électeurs au premier tour des présidentielles. On peut donc dire, mathématiquement, que Valls représente 1,6 % des électeurs français, ou 578 431 voix. Une minorité équivalente en terme d’effectifs, prenons un exemple parlant, à ceux de la communauté juive française, malgré l’augmentation des Alyah vers Israël.
Le coup d’État du 9 janvier 2014
La permutation Hollande/Valls du début de l’année, le fait que Hollande encaisse tous les coups à la place de Valls ? Il s’agit tout bonnement d’un coup d’État, du premier coup d’État médiatique, expression qu’on ne relèvera curieusement nulle part dans les médias officiels, malgré la pléthore de commentateurs politiques du type Aphatie, Duhamel ou Bourdin. Le premier coup d’État sous la Ve république. Le remplacement d’un Président au pied levé par un homme représentant des intérêts privés, qui ne sont pas ceux de 65 millions de Français, sans verser la moindre goutte de sang, sans que la presse, dite indépendante du politique, n’y voie rien à redire. En fait, la presse est indépendante de la politique (pour les nuls), mais pas du lobby (politique profonde). Ce qui permet de dénoncer quelques politiques, et d’obtenir son brevet d’indépendance, sans toucher à l’essentiel. C’est toute la finesse, par exemple, de Mediapart.
« Je suis heureux du jugement qui a été prononcé. Je suis heureux qu’il ait pu rendre à la famille d’Ilan Halimi confiance dans son pays. Et puisque j’étais ministre de l’Intérieur à l’époque où Ilan a été martyrisé, je puis vous dire que je porte comme un douloureux souvenir le fait que nous n’avons pu retrouver Ilan Halimi que quelques minutes avant sa mort. Cela restera pour moi un échec, malgré tous les moyens et toutes les forces que nous avions engagés. » (Discours du Président Nicolas Sarkozy au dîner du CRIF, le 9 février 2011)
Déjà, un semi-coup d’État avait eu lieu, mais dans les formes républicaines, en mai 2007, avec l’élection de Nicolas Sarkozy par les puissances de l’argent. La simple lecture de cette petite bombe de livre, La Nuit du Fouquet’s par Ariane Chemin et Judith Perrignon (Fayard, 2007) suffit à se faire une idée du réseau qui a porté le maire secoué de Neuilly sur le trône national. Un couronnement prévu de longue date (2004), élaboré dans l’ombre, et programmé par le biais d’un emballement médiatique jamais vu, une honte éditoriale du point de vue de nos voisins. La reprise en main de Hollande par le lobby, deux ans après la chute de Sarkozy, logiquement englué dans les mensonges (d’argent) et les affaires (d’argent), n’aura donc pas traîné. Le lobby impose toujours sa loi, sa direction économique et éditoriale au pays. Sans être cruels, on peut même dire que le tandem Hollande/Ayrault, ces deux bons notables de province, a été remplacé par le tandem Valls/Macron, sujets dociles de Sa Majesté La Banque.
- Le Président de la République (depuis le 31 mars 2014) Manuel Valls, et son Premier ministre (depuis le 26 août 2014) Emmanuel Macron
C’est bien l’Argent qui domine le monde. Et qui a tordu une vingtaine de banlieusards pauvres en gang de barbares. Les membres de cette bande des Quatre Misères, matérielle, morale, intellectuelle, et affective, d’où viennent-ils ? Ce sont les enfants malformés de SOS Racisme, de l’école en ruines, des préceptes de Jack Lang, de la télé poubelle d’Endemol, des médias culpabilisants qui distillent depuis 30 ans la haine de la France, du libéralisme socialement destructeur, du matérialisme triomphant, ce sont les défaits et les déchets de la guerre économique impitoyable que la Banque et la Finance nous mènent, l’air de rien. Les enfants de l’inversion des valeurs chrétiennes, les enfants du Diable, oui. Et c’est le Diable qui les dénonce, via ses propres services de communication. Il n’a pas peur des contradictions, le Diable.
Le Diable, c’est celui qui accuse les innocents qu’il a infectés de ses propres saloperies. Le peuple de France est innocent du crime des barbares, qui se retournent contre leur père maléfique. Ilan Halimi a été victime de victimes d’un système. Mais pouvait-il en être autrement ?
Épilogue
« Michèle Alliot-Marie donna l’affligeant spectacle d’un ministre de la justice cédant aux pressions exercées par l’avocat de la famille de la victime et un certain nombre d’associations juives. Oublié en ce jour l’adage selon lequel “quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort”. Sans doute fut-elle sensible aux arguments de l’avocat de la partie civile, proche de Jacques Chirac et du RPR au temps où elle en était elle-même la présidente. Sans doute également à ceux de Bernard-Henri Lévy, qui, écrivant sans rien savoir, jeta de l’huile sur le feu 48 heures avant le verdict en présentant l’affaire dans son bloc-notes du Point sous un jour mensonger. Que la colère de la partie civile, quelque soit le respect qu’inspire sa douleur, n’était que le résultat de son obstination à vouloir placer la question de l’antisémitisme sur le terrain politique alors que seuls deux des 27 accusés – il faut inlassablement le rappeler – étaient poursuivis pour la circonstance aggravante d’avoir agi animés de ce sentiment funeste. » (Les avocats de la défense dans une lettre au Monde, le 23 décembre 2010)
« L’affaire prend des proportions internationales. Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères israélien, rend visite à la famille d’Elie, à Paris. Par ailleurs, la juge d’instruction en charge ajoute à la qualification du meurtre celle d’antisémitisme. » (Morgan Sportès, Tout, tout de suite)
Le procès des meurtriers d’Ilan Halimi aura servi à raffermir la prise sioniste sur le pouvoir médiatique en 2006, et sur le pouvoir judiciaire en 2010. La thèse antisémite sera martelée par les médias, contre les évidences et les déclarations des accusés, puis transformée en circonstance aggravante dans les réquisitions et condamnations.
Le 2 avril 2013, le commissaire Noël Robin se suicide avec son arme de service sur une route de Seine-et-Marne. Voici, deux jours plus tard, la fin de l’épitaphe du Monde :
« Son passage à la tête de la brigade criminelle est plus douloureux. Le policier portera longtemps sur ses épaules l’issue tragique de l’enlèvement d’Ilan Halimi par le “gang des barbares” de Youssouf Fofana, en janvier 2006. “Il a été touché par les reproches de la famille”, confirme un proche. »
Un grand flic, qui gère les affaires lourdes des années 90 : Bakhtiar, Tapie, Sirven, Pasqua, Pieri. Et c’est l’affaire Halimi qui le taraude : 400 policiers affectés à l’enquête, pour un résultat catastrophique. Une stratégie policière remise en cause, à travers cet extrait de Tout, tout de suite :
« Plusieurs avocats se souviennent des accusations que Daniel [le père d’Ilan] portera contre la Brigade criminelle, en avril 2009, devant la cour d’assises : “On en est arrivé là à cause de la police. Elle a pris le chemin qui n’était pas le bon. Mon fils n’aurait pas subi un tel déferlement de violence si je n’avais pas eu cette attitude inflexible qu’on m’imposait lors des échanges téléphoniques… Mais il n’y a pas de bouton ’replay’ dans ce genre d’affaires.” »
Sans vouloir rejouer le passé, comment un État qui remet 13 millions d’euros à des groupes terroristes (en 2010 pour quatre otages français enlevés au Sahel), a-t-il pu jouer avec la vie d’un otage sur son propre sol pour 100 000 euros (Fofana avait baissé ses prétentions), alors que la valise et l’argent étaient prêts, dans les mains du père, prêt, lui, à les remettre aux ravisseurs, des ravisseurs si amateurs qu’ils auraient été rapidement confondus ? Pourquoi avoir pris ce risque ?